Le 411 et InSit’Arts réhabilitent et détournent du mobilier urbain en proposant aux habitants un accès direct à l’art. Neufs artistes montpelliérains : Camille Adra, Atelier LMN, Jeanne Deloge et Chloé Guillermin, Laso, Maderno, Quentin DMR, Niark1, Fonk s’approprient bancs publics, bacs à fleurs, poteaux, tables de ping-pong et autres supports inspirants. Artistes aux techniques variées, ils sont plasticiens, illustrateurs, street artistes, céramistes, graffeurs ou même graphistoleurs.
Au-delà de la dimension esthétique, ce projet a pour objectif de questionner, faire réagir, jouer avec l’environnement en créant la surprise et l’inattendu dans des quartiers peu dotés en arts urbains. Ce projet accompagne les transitions urbaines de ces nouveaux quartiers apaisés en s’intégrant dans le nouveau paysage urbain, créé par l’arrivée de la ligne 5 du tramway.
Les œuvres sont concentrées autour de la place Salengro, du parc Clemenceau et de Plan Cabanes de Montpellier. Grâce à l’art urbain, les artistes souhaitent lier les identités personnelles à l’identité de la ville en intégrant des habitants dans le processus de création. Des enfants ont participé à un atelier peinture avec l’artiste Laso. Ils se sont essayés à l’art du “slapping”, une technique de peinture mise au point par l’artiste, ainsi qu’à la confection de supports pour mini drapeaux.
Atelier LMN :
LMN c’est le contraste entre minimalisme et motifs colorés, entre dessin en Line Art et fonds de peinture à l’acrylique marbrés. Ses thèmes de prédilection sont le corps et la femme. Sans lever son crayon, en une seule ligne, elle forme les contours d’un baiser, deux mains entrelacées, un corps que l’imagination de chacun finit de tracer.
Maderno :
Peintre et graffeur depuis une quinzaine d’années, il décline son art sur tous types de supports : toiles, murs et même plaques d’aluminium. C’est par la calligraphie qu’il exprime son style et revisite également les icônes de la pop culture dans le pur style des arts urbains.
Ses outils sont principalement la bombe et l’aérographe pour un rendu précis et parfaitement homogène. L’anonymat de Maderno lui permet de garder une part de liberté dans le processus créatif.
Tropa :
L’artiste propose une réflexion sur le drapeau comme symbole d’appartenance mais aussi comme forme en tant que telle. En répétant une même forme en faisant varier les couleurs, ils proposent de confronter tradition et art contemporain. Trois ou quatre motifs seront ainsi déclinés en grand nombre et suspendus le long du cours Gambetta. L’artiste développe un projet d’art pictural minimaliste. Celui-ci repose sur une méthode radicale appelée slapping. Le principe du slapping est de faire heurter une corde sur une toile ou bien un mur pour former instantanément des lignes. Tropa part de la méthode archaïque dite du “cordex” ou trait à la craie, qui permet de structurer un dessin, aligner des motifs, tracer un cadre pour en faire un élément de langage et de contemplation à part entière. L’écriture que propose Tropa se réduit ainsi au simple fracas d’une corde.
Niark1 :
Niark réalise des peintures colorées aux motifs variés souvent géométriques. Il travaille autant sur toile que dans l’espace urbain ou encore à travers de collaborations avec des magazines, des éditions, des entreprises de jouets, des artistes et festivals de musique, des agences de publicité, des marques, etc. Attaché à un univers onirique et surréaliste, il aime les couleurs, les monstres et les significations symboliques. Niark investit une table de ping pong du parc Clemenceau.
Quentin DMR :
Quentin DMR, plasticien, photographe propose de rendre hommage aux habitants et commerçants en réalisant des drapeaux avec des portraits des habitants. Quentin DMR utilise des fragments de photographies issus de portraits en noir et blancs pour incarner les espaces urbains qu’il investit et leur donner une nouvelle âme. Le but des ses expérimentations est de pousser le spectateur à participer activement à la recomposition de l’image. Les drapeaux sont à retrouver place Salengro.
Camille Adra :
Inspiré de l’Œuvre d’artistes tels que Keith Haring, Albert Dubout, Robert Combas ou encore Hervé Di Rosa, ses œuvres témoignent d’une certaine diversité et il n’est pas question de l’enfermer dans un mouvement pictural spécifique. Dans ses œuvres nous retrouvons ces identités, en fusion avec un paysage urbain. Inspiré par la ville, thématique chère à l’artiste, Camille Adra transforme cette dernière à travers le filtre de son imagination. L’artiste aime faire réfléchir le public, toucher les consciences. Camille Adra investit les “dents de requins” le long de la ligne de tramway, au niveau de la station Plan Cabanes.
Deloge / Guillermin:
Sur un ensemble constitué d’une cinquantaine de tomettes, apparaîtront plusieurs décors réalisés sur terre crue, représentant différentes vues du quartier Clemenceau en transformation. L’objectif est de faire apparaître des archives dessinées de cette période de transition, représentant les pelleteuses, barrières, tags, panneaux, gravats, qui jonchent actuellement cette partie de la ville. Dans un deuxième temps, les artistes investissent les failles dans le sol du quartier, pour y imbriquer les tomettes décorées. Dans ce travail de mémoire, elles souhaitent confronter le support ancien de la tomette et le traitement contemporain de scénettes d’aujourd’hui. Fondre des vestiges de manière permanente dans les rues en évolution. Ainsi, en 2028, en se promenant dans ce nouveau quartier, apparaîtront des zones carrelées, représentant des vues des quartiers Clemenceau et Plan Cabanes en pleine métamorphose.
Fonk :
Fonk, graphistoleur, propose l’installation de lettres de scrabbles, dont le sens et le message se reflètent en fonction des lieux où elles sont installées (exemple : ” V.R.A.I.N.E = AVENIR sur une école”). Ludique et joueur, l’artiste propose la création d’un jeu, parcours (support numérique ou papier), afin d’inviter le public à trouver les pièces ainsi que leur signification.